Cette nuit, l'insomnie me prend. Je ne sais pas pourquoi mais Morphée refuse de me prendre dans ses bras. Je passe des heures à me tourner et me retourner dans le lit. Je dérange plusieurs fois la Bête à Poils et le chat. Je suis submergée par divers émotions associées à la privation de sommeil.
Finalement, je décide que ma nuit était définitivement foutue. Tant pis, je me lève. Je descends dans le salon et j'allume la télé. Je zappe machinalement de chaîne en chaîne. Ah, j'aime bien cette chanson, celle d'après est pourrie, je rezappe. Je tombe sur une chaîne d'infos.
Les mots me manquent pour décrire l'horreur et le choque que je ressens. Sept fusillades en plein Paris. Au moins 120 morts. Je n'arrive pas à réaliser ce qui vient de se passer. C'est incroyable, je ne pensais pas que ce genre de chose pouvait arriver. Par curiosité, je regarde d'autres sites d'informations, partout la même chose. Les mots "attentats", "état d'urgence", "fermeture des frontières", "fusillade", "120 morts" défilent sous mes yeux. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe.
Le chaton vient se lover sur mes genoux et ronronne, ça me fait du bien, ça me rassure de sentir la boule de poils sur moi. Je me sens en même temps tellement proche de tout ça, et en même temps tellement loin. J'ai l'impression que ça se passe dans une dimension parallèle. L'humanité est passée où ?
J'entends la Bête à Poils se lever, il va bien falloir se réveiller de ce cauchemar. Sauf que ce cauchemar est la réalité, il va falloir apprendre à vivre avec. Mais quelque chose me dérange, je ne veux pas devoir apprendre à vivre avec. Ce ne sont pas des êtres humains qui ont fait ça, c'est pas possible que ça en soit.
Les copains parlent d'annuler la sortie en Andorre aujourd'hui, je ne sais pas quoi en penser. Je sais que ça peut paraître dur à dire et insensible, mais il faut continuer de vivre malgré l'horreur et le choque.
Parce que le jour ou nous nous arrêterons de vivre, ils auront gagné.
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